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  • 03.12.2021

ARES : "Le FSE a permis un changement d’échelle"

Grâce au financement du FSE, Ares connaît une forte croissance, notamment depuis 2015, et ce malgré la crise Covid. Rencontre avec Sibylle Bachelier, chargée de partenariats publics et Fabien de Castilla, codirecteur général du groupe. 

500
personnes accompagnées par Ares en 2015
1500
personnes accompagnées par Ares en 2021
En 7 ans
le soutien du FSE a été multiplié par 5

En 2018, nous avions interviewé votre directeur général d’alors, Thibaut Guilluy. Il nous avait confié qu’il souhaitait que le FSE « permette d’accompagner des logiques d’innovation et de changement d’échelle en intervenant sur des programmes ambitieux ». Qu’en est-il aujourd’hui ?

Fabien de Castilla : Nous pouvons dire que nous avons réussi et que le financement du FSE nous a permis ces changements d’échelle. Aujourd’hui, ARES accompagne environ 1000 personnes en parcours d’insertion et 500 via d’autres dispositifs, conçus avec le soutien du FSE. Ares+, un pôle qui diffuse la méthodologie d’Ares auprès des autres structures, a émergé grâce au FSE. L’équipe s’y est structurée et s’est développée ces dernières années de façon exponentielle. Elle compte aujourd’hui une vingtaine de personnes. 

Que finance le FSE ?

Sybille Bachelier : Ares est un groupe d’entreprises et d’associations d’insertion, qui fonctionne avec plusieurs établissements. Le siège s’occupe pour eux des ressources humaines, des fonctions paie, finance, direction générale, partenariats, etc. Le FSE finance une partie des salaires de ces fonctions, notamment ceux du département social. Ce département  travaille sur la méthodologie sociale, la formation des chargés d’accompagnement et la recherche de partenariats emploi pour les sorties des salariés en parcours. Le FSE finance également toute la partie innovation du groupe : les équipes projet qui permettent la création de nouveaux établissements ; les équipes de SocialCoBizz, qui modélisent le concept de Joint-venture sociale, et conseillent les acteurs extérieurs au groupe dans leur création. Et enfin les équipes d’Ares +, qui accompagnent des structures et des projets en mettant à disposition la méthodologie sociale d’Ares.

Que permet ce financement européen ?

FdC : Les financements FSE nous aident à être plus efficaces pour développer de nouveaux projets, pour travailler plus et mieux avec les entreprises. L'objectif est de faire grandir Ares et d'avoir une meilleure performance sociale. Le soutien du FSE permet de financer les équipes en charge du développement du groupe ; à la fois en terme de hausse du nombre d’emplois en insertion (création de nouveaux établissements et croissance des établissements existants), de partenariats avec des entreprises pour les sorties en emploi des salariés, et en termes de nouveaux projets innovants (accompagner des projets externes eux-mêmes créateurs d’emploi, ou développement d’expérimentations sur des publics nouveaux ou peu touchés)
SB : En 2019 et 2020, nos projets se portaient sur deux axes principaux : 
- Le développement de partenariats à impact (avec des entreprises, d'autres associations partenaires des entreprises qui sont nos clientes ou nos partenaires de joint-venture sociales).
- Le développement d'outils qui nous permettent de modéliser la façon dont Ares a appris à accompagner tous les publics qu'on accompagne aujourd'hui et à diffuser cette méthodologie sociale à d'autres structures de l'Insertion par l'Activité Économique (IAE). Cela passe par l'accompagnement de structures en création ou qui ont besoin d'aide sur certains sujets. Il y a aussi toute la partie développement commercial où l’on cherche des clients pour les établissements du Groupe. Et enfin, toute la partie méthodologie et outils numériques financée ces dernières années, qui est très importante pour Ares.

Pouvez-vous nous présenter une action concrète que l’Ares a menée cette année grâce au financement du FSE ?

FdC : RépareSeb est un projet de création d'une nouvelle activité en insertion, basée sur l'économie circulaire. Il est né de la volonté du groupe Seb, pour la partie métier et activité, et du Groupe Ares, pour l’expertise en matière d'insertion et les enjeux autour des métiers de l'économie circulaire. En s'associant ensemble, on a créé RépareSeb, une structure hybride à vocation sociale. Elle a pour objectif de développer des parcours d'insertion dans les métiers de la réparation de petit électroménager. La réflexion a débuté fin 2019, et nous avons ouvert l'entreprise à Paris en janvier 2021. Aujourd'hui, une dizaine d'employés en parcours d'insertion réparent et remettent en état des produits de petit électroménager. 

Les contrats d’insertion sont des contrats tremplins, d’une durée maximale de deux ans. La personne bénéficie d'un accompagnement social et de formations qui lui permettent de résoudre les premiers freins, sociaux, de santé, de mobilité : tout ce qui peut l’empêcher de retrouver un emploi durable. Ensuite, elle peut travailler sur un projet professionnel et se lancer (formation, emploi, travail indépendant), en fonction de son projet pour se réinsérer durablement dans l'emploi.

Quels sont vos prochains chantiers ?

FdC : Nous avons trois grandes priorités à horizon 2023. Premièrement, consolider notre modèle. Nous avons passé le cap des 1000 collaborateurs : nous devenons une entreprise de taille intermédiaire (ETI), ce qui suppose de la structuration, de la modélisation, des créations de poste, des processus et des outils informatiques. Sur les douze derniers mois, nous avons créé une centaine de postes permanents. C'est quasiment 30% de croissance.

Ensuite, continuer à déployer nos activités, logistique, économie circulaire et numérique, sur l’Île-de-France, Lyon et Bordeaux.

Pour finir, rayonner. SocialCOBizz et Ares+ s’inscrivent dans cette idée. Nous modélisons ce que nous savons faire et nous le partageons avec le secteur pour pouvoir améliorer notre impact.

14 établissements en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine

Taux de sortie dynamique : 66%

Croissance annuelle : 10 à 15% par an depuis 2015

* L’Association pour la Réinsertion Économique et sociale

Depuis 1991, l’ARES propose des parcours d’insertion par le travail pour les personnes en situation de fragilité. Elle accueille « toutes les personnes motivées à sortir de la situation d'exclusion ou de pauvreté » dans laquelle elles sont. Il y a différents profils : des personnes sans domicile fixe ou l’ayant été, des personnes en situation de handicap, des jeunes en décrochage scolaire, des personnes en détention ou sortant de détention. Elle compte également de plus en plus de personnes réfugiées. Le point commun de ces situations est la perte de confiance, l'éloignement de l'emploi (la plupart n’ont pas travaillé depuis 1 à 2 ans), et des fragilités sociales.