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L’association Frip’Vie et son chantier d’insertion vers un emploi durable

Dans le Pays de Montbéliard, l’association Frip’Vie propose un chantier d’insertion d’économie sociale et solidaire depuis 1997. Le projet permet aux personnes accompagnées de reprendre le chemin du travail grâce à un accompagnement social et professionnel autour du textile. Nous avons rencontré Sabah Mahiddine, directrice de l’association, qui nous parle de cette initiative soutenue par le FSE ainsi que du dispositif SEVE de la DGEFP mis en place au sein de la structure depuis un an. Rencontre.

Qu’est-ce que le dispositif Frip’Vie soutenu par le FSE ? En quoi consiste le projet ?

Sabah Mahiddine : L’association Frip’Vie est un chantier d’insertion où nous exerçons plusieurs activités : de la collecte, du tri et de la vente de « tout textile », notamment des vêtements et du linge de maison. Depuis deux ans, nous avons également développé une activité de couture. Nous intervenons à la fois sur de la confection de sacs à partir de déchets textiles destinés à l’incinération et l’enfouissement, mais également en répondant à des commandes d’entreprises et de partenaires locaux. Nous faisons aussi de l’Upcycling pour créer des vêtements à partir de déchets textiles.

Toute cette activité emploie 128 personnes environ, à l’année, qui disposent de contrats de 26 heures par semaine, 6 mois renouvelables jusqu’à 24 mois. Nous touchons principalement un public féminin : 20 % d’hommes et 80 % de femmes.

Nous proposons des emplois de livraison, de collecte, et formons à des métiers de chauffeur-livreur-magasinier, de tri et d’étiquetage ainsi qu’à de la préparation de commandes. Nous avons également cinq boutiques dont une boutique pédagogique qui permet de former les personnes à la vente.

Comment les personnes éloignées de l’emploi vous trouvent-elles ? Et comment se déroule l’accompagnement socioprofessionnel ?

Nous travaillons avec un ensemble de prescripteurs dont Pôle emploi, les missions locales, travailleurs sociaux, organismes de formations, écoles de la deuxième chance…qui connaissent nos activités. Certains d’entre eux nous sollicitent parfois pour des immersions afin de faire découvrir des métiers.

En principe, nous recevons le profil de la personne à accompagner qui précise ce sur quoi nous devrons travailler avec elle. L’accompagnement est complet et personnalisé, au cas-par-cas. Pour préparer les personnes à un emploi durable, deux conseillers socio-professionnels de l’association travaillent sur la levée des freins, qu’ils soient de l’ordre de la santé, du logement ou de la mobilité.

L’accompagnement peut être complet grâce à un partenariat avec des organismes logeurs, des mécénats sur les compétences. Nous proposons aussi des ateliers collectifs et individuels de recherche d’emploi avec les outils de Pôle emploi. Grâce au soutien financier du FSE, sur chacune de ces activités, un encadrant technique est disponible.

Nous nous engageons également sur la validation des compétences avec les certificats de qualification professionnelle (CQP). Quatre personnes ont obtenu leur CQP « Opérateur en confection sur machine » pour la couture au mois de mars 2021.

Frip’Vie et son dispositif a également été intégré au programme d’expérimentation SEVE il y a an, en quoi cela a-t-il changé l’accompagnement ?

Avec 45 associations et structures au niveau national et cinq en région Bourgogne-Franche-Comté, ce dispositif nous permet de constituer un réseau d’entreprises partenaires pour l’emploi durable, proposant des contrats de six mois minimum. L’objectif est de rapprocher au maximum les compétences des personnes en parcours d’insertion avec les besoins des entreprises du territoire.

Par exemple, les trois personnes qui ont obtenu leur CQP en mars partent en emploi : une sur un CDI et deux autres en CDD de 6 mois avec un CDI à la clé. Et nous faisons également un travail de suivi une fois que les personnes ont intégré l’entreprise.

Au total, nous avions en 2020, 128 personnes salariées au sein de la structure et une douzaine de personnes encadrantes. Les 33 % de sortie positive en 2020 contre 50 % en 2019, c’est l’impact de la crise sanitaire.

Nous avons toutefois retrouvé une belle dynamique en 2021 ! Notre offre d’insertion augmente sensiblement avec 150 personnes accompagnées sur l’année et un taux de sortie proche des 55 % selon nos premières estimations. Nous allons également mettre en place la vente en ligne pour développer notre activité et permettre la montée en compétences de nos équipes sur la digitalisation.