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  • 09.09.2021

Rencontre avec… la Maison des Adolescents Virtuelle

Orienter les jeunes de 13 à 25 ans vers une aide psychologique, médicale et sociale, grâce à une structure entièrement virtuelle, c’est le projet de la Maison des Adolescents Virtuelle (MDAV). Lancée en 2021 par l’étudiant en soins infirmiers Alan Meyer, 18 ans, cette association fédère déjà une communauté de plus de 400 membres sur la plateforme Discord, un outil de discussion prisé des adolescents. Une initiative d’inclusion sociale et d’accompagnement pour aider les jeunes à évoluer et à se sentir mieux. Interview avec le président de la MDAV, Alan Meyer.

Comment est née la MDAV ?

En entrant en études de santé en septembre dernier, je me suis immédiatement intéressé à la population des 13-25 ans car la prise en charge n'est pas forcément très bonne. Les jeunes ne peuvent pas toujours s'exprimer librement auprès de leurs parents pour leur faire la demande d'une aide professionnelle, et c’est difficile financièrement de l’obtenir. De plus avec le Covid-19, il y a eu des répercussions sur les jeunes dont la première est l’isolement social de personnes déjà pas très incluses dans la société. J’ai eu envie de créer un projet qui répondrait à leurs besoins.

Comment accompagnez-vous les jeunes ?

L’équipe est constituée d’environ 15 bénévoles à travers la France. Certains sont étudiants dans le domaine de la santé, d’autres sont des professionnels diplômés. On est vraiment là pour essayer de faciliter l'accès à la santé, d'organiser la prise en charge et d'orienter. En raison du cadre légal, on ne pratique pas de soins médicaux, d'administration médicamenteuse, de pansements, ni d'ordonnance à distance. Mais on permet de désengorger les services. S'il y a besoin de soins particuliers, on effectue une réorientation auprès d’un professionnel ou un service adapté.

Comment fonctionne votre service ?

Concrètement aujourd’hui, une personne qui se dirige sur notre site peut prendre un rendez-vous en choisissant parmi trois catégories : médical, psychologique et social. Après ce tri effectué selon le jugement du jeune ou du parent qui prend ce premier contact, le rendez-vous a lieu soit par téléphone, soit via l’application Discord qui permet d’échanger par écrit ou par appel vocal.

Comment vous faites-vous connaître des jeunes ?

On essaie d’avoir une communication vraiment différente. Il faut savoir que même les maisons des adolescents départementales, qui ont inspiré mon projet, ne sont pas connues de tous. Nous, on est au plus proche des jeunes sur le virtuel, sur les réseaux sociaux, sur les jeux vidéo. On est là, dans leur environnement, et on leur propose des services professionnels mais aussi une réorientation vers des services près de chez eux, des structures d'État ou d'autres associations. Sur Discord, les jeunes discutent aussi entre eux avec un espace dédié aux questions publiques auxquelles l’équipe peut répondre. On est aussi en partenariat avec une plateforme de jeu en ligne, Habbo City. On fait des interventions sur le jeu, ils nous mettent parfois en avant, et on a des jeunes qui viennent de cet univers.

Comment va évoluer la Maison des Adolescents Virtuelle ?

A l’avenir, le but est que chaque premier rendez-vous soit réalisé par un infirmier et que les rendez-vous soient réalisés sur notre site web. L'objectif à terme sera de se construire un carnet de contacts pour recevoir et orienter les jeunes, comme des maisons départementales et d'autres services sociaux et médicaux. Mais nous tenons à tirer encore parti des mondes virtuels et souhaitons nouer des collaborations avec des streameurs ou des youtubeurs. Ils ont une communauté majoritairement jeune, souvent dans le milieu du gaming. Nous toucherons par ce biais des jeunes pas forcément réceptifs autrement.

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