17.12.2025
Protège Toit soutient les victimes de violences conjugales
France entière
Soutenir les victimes et lutter contre les violences intrafamiliales
Les violences conjugales : une réalité accablante
En France, les violences conjugales demeurent un fléau majeur malgré les progrès réalisés en matière de prévention et d’accompagnement. En 2024, les services de sécurité ont recensé 272 400 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire (+0,4 % par rapport à 2023).
2/3 des violences sont physiques et 84 % des victimes sont des femmes, principalement âgées de 20 à 45 ans.
Ces chiffres persistants traduisent un phénomène massif et profondément ancré, mais aussi des réalités souvent silencieuses : seule 1 victime sur 6 porte plainte.
À l’échelle locale, des dispositifs pour les victimes de violences conjugales existent
Dans le cadre de la programmation nationale 2021-2027, le FSE+ cofinance différentes actions de prévention et de lutte contre les violences sexuelles, sexistes et intrafamiliales.
En effet, cela s’inscrit dans la priorité 1 du programme national FSE+ : « Favoriser l’insertion professionnelle et l’inclusion sociale des personnes les plus éloignées du marché du travail et des plus vulnérables ou des exclus ». Plusieurs opérations, souvent à caractère expérimental, sont menées.
Protège-Toit, une action concrète pour les victimes sur Dinan Agglomération
Lancé en 2019 grâce au soutien du Département des Côtes-d’Armor et de la start-Up d’État beta.gouv, le projet Protège-Toit met à l’abri les victimes de violences conjugales, ainsi que leurs enfants, au sein de logements communaux d’urgence temporaires.
À la mi-année 2025, les équipes de Protège-Toit ont reçu plus de 150 demandes de mises à l’abri des victimes de violences conjugales, de la part de 12 partenaires différents sur le territoire breton.
33 victimes (32 femmes et 1 homme) ainsi que 53 enfants ont pu être hébergés.
La durée moyenne de séjour est de 6 mois. Les logements sont mis à disposition par les mairies, tandis que le partenariat avec les bailleurs sociaux facilite le relogement des personnes, majoritairement dans le parc social, permettant ainsi un turn-over régulier, renforcé par mes mesures d’ASLL (Accompagnement Social Lié au Logement).
Depuis 2021, le programme national FSE+ co-finance, avec le Conseil départemental et Dinan Agglomération, les actions du dispositif dont notamment le recrutement d’une coordinatrice.
Un accompagnement personnalisé et régulier des victimes, assuré par des bénévoles
Grâce à un réseau de 24 bénévoles, les victimes bénéficient d’un suivi personnalisé et rapproché dans leurs demandes et besoins. D’après Marie-Andrée, bénévole Protège-Toit, la force de leur accompagnement se résume par « l’adaptabilité face aux situations». Ainsi, les bénévoles peuvent intervenir pour :
- De l’accompagnement aux démarches administratives
- De l’assistance en rendez-vous (médicaux, judiciaires, administratifs etc.)
- De la mise en relation avec d’autres associations ou professionnels
- Des temps d’échanges et du soutien moral
- Des sorties conviviales (courses, déjeuner en extérieur, etc.)
La première rencontre et la prise en charge des bénéficiaires sont d’abord orchestrées par Tiphaine Clément, coordinatrice, qui assigne ensuite les bénéficiaires à un ou deux bénévoles selon ses besoins. Une mise en relation a ensuite lieu, afin de s’assurer que toutes les parties se sentent à l’aise d’entamer le suivi ensemble.
Une mission également encadrée par des professionnels de la santé
Tous les deux mois, des supervisions collectives sont organisées, en compagnie d’une psychologue, d’une sociologue et d’une médecin (elle-même bénévole) afin d’élargir la grille de lecture quant à la situation de chaque victime. Les bénévoles peuvent ainsi échanger entre eux pour trouver des solutions, tout en profitant de l’expertise de professionnelles agréées.
« Jamais je ne me serais engagée si le modèle était seulement associatif, car même avec de la bonne volonté, ce n'est pas ce qui est en jeu ici.... Il y a une formation, des éléments structurants au quotidien. La bonne volonté seule ne suffit pas face aux victimes de violences intrafamiliales »